En partenariat avec le Haut conseil breton pour le climat (HCBC), l’UBO organisait, vendredi 24 mai dernier, une journée interne sur la thématique du changement climatique. L’objectif était à la fois de favoriser les échanges et l’interdisciplinarité au sein de la communauté scientifique travaillant sur cette thématique et de donner des leviers d’actions aux personnes désireuses d’agir. Le contrat est-il rempli ?
Une matinée tournée vers le savoir
Forte mobilisation du côté de la communauté scientifique puisqu’ils étaient un peu plus de 70 enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs de recherche et/ou doctorants à répondre à l’invitation et à participer à la matinée consacrée à la Recherche.
« Cette matinée nous a permis d’avoir une meilleure vision de la diversité des recherches menées à l’UBO en lien avec le changement climatique, explique Anne-Marie Tréguier, directrice de recherche au Laboratoire d’océanographie physique et spatiale (LOPS) de l’IUEM et également membre du Haut Conseil Breton pour le Climat (HCBC). Il est d’ailleurs fort probable que l’événement soit reconduit par l’UBO ce qui serait une grande satisfaction pour le HCBC qui a participé à initier cette dynamique. »
Les participants ont notamment été invités à se questionner sur ce qu’est de travailler de façon systémique et en interdisciplinarité, mais également à dégager des pistes et ouvertures possibles. « Il s’agissait non seulement de recenser quels projets nous poursuivons, mais aussi quels projets nous pourrions mener, précise Anne-Marie Tréguier. Les échanges ont permis de compléter les résultats d’une enquête préalable menée au sein des unités de recherche (UR) et des unités mixtes de recherche (UMR) de l’UBO. L’ensemble de ces données pourrait ainsi alimenter un projet de cartographie à l’échelle de l’établissement. »
Un après-midi placé sous le signe de l’action
L’après-midi était ouvert à l’ensemble des personnels et étudiants UBO. Il a permis aux quelque 73 participants aux ateliers d’aborder des thématiques au cœur de leurs pratiques professionnelles : émissions de gaz à effet de serre liées aux activités, impact du numérique et déplacements professionnels. L’occasion de découvrir des leviers d’action concrets, comme en témoignent 3 collègues :
Sophie Lienart, responsable Communication et Relations entreprises à l’IUT de Brest-Morlaix
« L’atelier numérique responsable m’a apporté plusieurs enseignements concrets. D’abord, grâce à une approche ludique, nous avons pu comprendre les impacts environnementaux liés à notre usage du numérique au quotidien. J’ai pris conscience que les enjeux sont souvent très matériels, notamment en apprenant que 80% des impacts du numérique proviennent de la fabrication des équipements, contre seulement 20% pour leur usage.
Ensuite, l’atelier nous a permis de réfléchir ensemble à des actions concrètes pour réduire ces impacts, tant à titre individuel qu’à l’échelle de l’UBO. Ces réflexions collectives m’ont donné des idées pratiques pour diminuer mon empreinte écologique liée au numérique, renforçant ainsi mon engagement envers des pratiques plus durables et responsables. »
Nicolas Le Merrer, enseignant en philosophie et chercheur au laboratoire Héritage et Création dans le Texte et l’Image (HCTI)
« Au sein du comité DDRS de la faculté des Lettres et Sciences humaines, dont je suis membre, nous partagions le constat suivant : à l’heure où l’écologie des petits gestes du quotidien prédomine, quelles sont réellement les échelles de grandeur, comment discerner et hiérarchiser les priorités ? Selon moi, cela passe par une analyse factuelle, un diagnostic précis de l’impact des activités. Cela devrait être le point de départ de toute démarche et c’est ce qui m’a incité à participer à l’atelier Bilan de gaz à effet de serre. J’ai assisté également aux échanges du matin qui étaient consacrés à la recherche autour du dérèglement climatique. Si je ne suis pas spécialiste de cette discipline, ce n’est pas une raison pour m’en dessaisir. Au contraire, nous avons, au sein de l’université, un devoir d’exemplarité quant à cette question, qui exige de nous une réflexion profonde sur les modalités d’une coopération interdisciplinaire authentique, qui puisse être véritablement féconde. Les sciences humaines doivent faire l’effort de comprendre et les sciences dures faire l’effort d’expliquer. Si nous voulons que nos données scientifiques participent à la prise de conscience du dérèglement climatique et à sa politisation, nous devons commencer au sein de notre communauté universitaire. »
Delphine Dall, Coordinatrice SEA-EU
« Dans le cadre de l’alliance SEA-EU, nous encourageons les personnels, étudiantes et étudiants à partir en mobilité en Europe dans les universités de l’alliance. Nous avons conscience du poids de ces voyages dans le bilan carbone de l’université. À ce titre, il me paraissait essentiel de participer à cet atelier sur les déplacements professionnels. Ce fut très intéressant de se retrouver entre collègues pour réfléchir à cette problématique. Si quelques aspects mineurs et des détails de mise en œuvre ont suscité quelques débats, nous nous sommes en revanche très vite entendus sur les grandes orientations de la future charte des déplacements et sur les efforts à mener. Cette dynamique est très positive et va dans le sens d’un consensus possible au sein de l’université. D’autant que le groupe était très représentatif de la communauté UBO avec une bonne mixité en matière de genre, d’âge et de services et composantes. Cet atelier était donc très enrichissant, y compris du point de vue de la méthodologie employée. C’est toujours intéressant de découvrir de nouvelles techniques d’animation et d’intelligence collective. »
Manuelle PHILIPPE, Ingénieure au laboratoire Amure et adepte de la facilitation graphique, a restitué les échanges de l’atelier participatif « déplacements professionnels ». Ces propositions seront étudiées par le groupe de travail en charge de la mise en place d’une charte des déplacements à l’échelle de l’établissement.