Le Petit Peuple de la Mer est une installation composée de vingt-quatre sculptures réalisées à partir de laisses de mer, de filets de pêche et de déchets plastiques collectés par les vingt-quatre élèves de CE1 de l’école élémentaire Jacques Prévert à Guipavas.
Imaginée sous la direction artistique de Svène et la supervision pédagogique de Guylène Briand, cette installation a été réalisée dans le cadre du projet de recherche IDMeR (Imaginaires et Discours de la Mer et de ses Ressources) qui a notamment pour objectif de comprendre comment, ici et ailleurs, les enfants sont éduqués à la mer; quelle place la mer occupe dans les programmes éducatifs; ou encore, comment les projets pédagogiques en lien avec la mer affectent les perceptions que les jeunes enfants ont de l’environnement marin.
Kimberley Pages-Jones et Géraldine Le Roux ont suivi pendant une année une classe de CE1 (2016-2017), en collaboration avec le collectif d’artistes ‘Brut de Pinsé’, organisant nettoyage de plage, ateliers de création et cycle de conférences. Un court documentaire réalisé par Pierre Menesguen du SIAME retrace cette aventure autour de la laisse de mer.
Du mot pensë, qui signifie en breton « naufrage » et « épave », l’artiste Jean-Jacques Petton donne une définition personnelle:
« Débarrassé de ses scories, le plus souvent imputrescible et imprégné d’une odeur subtile alliant les parfums de la mer, de goémon et quelquefois de mazout, le pinsé provoque nos sens et défie notre imagination. Déjà, en le ramassant, on dépollue nos plages… Mais on peut faire mieux que de le brûler dans l’âtre ou de le destiner à une décharge […]. Le pinsé, c’est la mémoire de la mer et de ce qu’en font les hommes. »
Partageant cet état d’esprit créatif, les artistes australiennes Marion Gaemers’ et Aly de Groot, ont également présenté leurs œuvres lors de l’exposition « De la ressource marine à la source artistique » organisée à l’UFR de Lettres et Sciences Humaines Victor-Segalen. Croisant des techniques anciennes de vannerie et des mises en scène contemporaines, elles invitent à une réflexion sur le devenir des fragiles écosystèmes et sur nos manières de les « consommer », voire de les mettre en boîte!
Comme un écho plastique aux travaux scientifiques du groupe de recherche IDMeR, qui interroge notamment l’influence des théories esthétiques sur notre manière de voir et dire les océans, « Le petit peuple de la mer » accueillait le visiteur de l’exposition « De la ressource marine à la source artistique », une exploration multi-sensorielle sur les trop-dits, les non-dits et les maudits de l’histoire marine.
Après Océanopolis en juin 2017 (dans le cadre du projet « Jeunes Reporters des arts, des sciences et de l’environnement »), l’UBO en novembre 2017, le Petit Peuple de la mer sera aux Enfants de dialogues en avril 2018, nouvelle collaboration du groupe de recherche IDMeR et de la librairie Dialogues.