Pour cette année universitaire, les étudiants en deuxième année de Licence de géographie ont passé leur cours de TD à l’UBO Open Factory (FabLab). Ce cours a été encadré par leur enseignante Pauline Letortu, l’ingénieure pédagogique Riwalenn Ruault et l’ensemble de l’équipe du FabLab.
Dans le contexte du changement climatique, les étudiants ont réfléchi à six projets pédagogiques autour du thème « la ville de demain ». Comment mesurer et suivre la pollution de l’air afin de la diminuer ? Comment réfléchir à des systèmes autonomes de production d’énergie ? Et comment valoriser nos déchets plastiques qui s’accumulent ?
Projet capteurs de pollution atmosphérique : ce projet avait pour objectif de connaître l’évolution dans le temps et dans l’espace des teneurs de certains gaz dans la ville de Brest. Quatre gaz ont été identifiés : le monoxyde de carbone (CO), ammoniac (NH3), éthanol (C2H6O) et dioxyde d’azote (NO2). Ces teneurs en gaz ont été mesurées et suivies dans des environnements différents. Deux capteurs ont été installés à l’intérieur de bâtiments : le premier dans un appartement étudiant et le second dans une salle de cours en Lettres et Sciences Humaines. Deux autres capteurs ont été installés à l’extérieur : le premier dans le centre-ville de Brest, à l’angle de l’avenue Foch et de la rue Camille Desmoulins et le deuxième en périphérie de la ville, sur le site du technopôle de Plouzané, à l’IUEM. Cette configuration permet de comparer la pollution atmosphérique dans quatre environnements différents (urbain, périurbain, intérieur confiné et plus ouvert).
Projet Recyclage des déchets : La question dominante pour ce projet était : de quelle manière peut-on revaloriser le plastique pour introduire le recyclage des déchets dans la pédagogie de l’enfant ? Deux objectifs sont liés à cette question : la sensibilisation au recyclage pour le jeune public (ici, une classe de primaire à Douarnenez) et la revalorisation des matières plastiques. Une campagne de ramassage des déchets plastiques a été menée avec une classe de primaire sur une plage de Douarnenez. Les déchets collectés (100L soit environ 10 kilos) ont ensuite été lavés, triés, découpés en petits morceaux. Avec l’aide de Julien Ville, chercheur à l’IRDL (Institut de Recherche Dupuy de Lôme), tous ces plastiques ont été transformés en granulats pour être revalorisés en plaque de plastique, en fil d’impression 3D, etc. Pour ce projet, les granulats ont été transformés en anneau afin de suspendre des hamacs, eux-mêmes construits en filets de pêche recyclés.
Projet Bilan Carbone : L’objectif de ce projet était de quantifier le CO2 émis dans l’atmosphère sur la population étudiante de l’université. Pourquoi le CO2 ? Car c’est un gaz qui participe au réchauffement climatique et chaque individu, de par son mode de vie, peut avoir une incidence sur ces émissions de CO2. Après une recherche documentaire pour connaître l’empreinte carbone des activités quotidiennes, un questionnaire a été élaboré sur l’ensemble des étudiants de l’UBO. En une semaine, le questionnaire mis en ligne a été rempli par 950 étudiants, soulignant l’intérêt des étudiants pour ce sujet. Les résultats permettent de réfléchir à l’impact de nos pratiques quotidiennes et sur les leviers à mettre en place. Par exemple, les modes de déplacement (résultats sur 790 individus entre 17-25 ans) des étudiants sont les suivants :
- 20,1 % utilisent la voiture pour se rendre à l’UBO
- 31,9 % n’utilisent pas de véhicule motorisé pour se rendre à l’UBO
- 2,8 % s’y rendent en covoiturage
Pour leur véhicule
- 40,4 % utilisent du diesel
- 32,4 % utilisent de l’essence
- 0,2 % roulent à bord d’une voiture électrique
A la question de réfléchir sur leurs pratiques de déplacements :
- 47 % prennent déjà les transports en commun
- 33,7 % sont prêts à changer de modes de déplacements
- 4,9 % sont prêts à changer de modes de déplacements mais n’ont pas les moyens
- 8 % ne sont pas totalement prêts à changer de modes de déplacements
Projets d’aquaponie :
L’aquaponie n’est pas l’action de faire du poney dans une piscine, mais un système qui provient de l’aquaculture et de l’hydroponie ! C’est un écosystème autosuffisant composé de 3 types d’organismes vivants dans un cycle écologique (bac à plantes, bassin d’élevage, biofiltre)
Trois projets d’aquaponie ont été menés cette année par les étudiants : deux systèmes en eau douce, et un troisième en eau saumâtre. Pour le système d’eau douce, des poissons rouges, des pieds de tomates cerises, des radis et de la menthe ont été choisis. Les étudiants ont réussi à produire deux tomates cerises avec ce système après deux semaines de fonctionnement. Ceci est prometteur !
Le système en eau saumâtre est un système expérimental et donc tout nouveau. La mise en place a donc été plus lente, car pleine de défis : des gobies ont été choisis et ont évolué dans de l’eau de mer mélangée à de l’eau douce. Quant à l’espèce de plante, la salicorne est une plante qui s’adapte bien aux variations de salinité et qui a donc été choisie. Différents paramètres ont été vérifiés avec une attention particulière portée à la salinité qui doit être stable pour les poissons. La compensation de l’augmentation de la salinité par l’évaporation (lié au chauffage de la salle) s’est faite avec de l’eau iodée.
Un système d’aquaponie est toujours en fonctionnement et sera visible à l’IUEM à partir de mai 2018 pour les curieux !