Le 30 juin, l’UBO a inauguré son premier vélo-batterie, concrétisant ainsi le projet innovant qui avait valu à l’université de remporter le « Prix pour le mieux commun FNCAS – MAIF » le 11 juin 2024. L’UBO s’était alors distinguée parmi 8 universités concurrentes grâce à ce dispositif original alliant développement durable, qualité de vie au travail, vie de campus et santé.

Des vélos-batteries pour charger son smartphone et se dépenser
Lundi 30 juin, à l’UBO Open Factory, a eu lieu l’inauguration du premier vélo-batterie. L’occasion pour Pascal Olivard, Président de l’UBO, Joël Guervenou, Président de la FNCAS, la Fédération nationale de conseil en action sociale et sociétale pour l’enseignement supérieur et la recherche, et Nelly Kervarec, Vice-présidente Vie de campus et Qualité de vie et conditions de travail, de se mettre en selle pour tester ce prototype !
Ce dispositif consiste à mettre à disposition des vélos recyclés et fixes (à l’image d’un vélo d’appartement) permettant aux étudiantes, étudiants et personnels de recharger leur batterie de téléphone en pédalant. Cette innovation est ainsi à la croisée de plusieurs enjeux : développement durable, qualité de vie au travail, lutte contre la sédentarité et lien social.
« Le premier enjeu est de pouvoir recycler des vélos qui ne circulent plus afin de leur donner une seconde vie, ce qui répond à un des axes de notre schéma directeur Développement durable et responsabilité sociétale. Nous allons maintenant récupérer des flottes de vélos similaires afin de les transformer plus rapidement, pour équiper nos composantes, et à terme, les tiers lieux réaménagés. » explique Nelly Kervarec. « Le deuxième enjeu de ce dispositif est l’amélioration de la qualité de vie au travail et dans les études, qui est une préoccupation de l’UBO depuis de nombreuses années. Placer ces vélos-batteries dans les composantes et services de l’UBO sera l’occasion d’engager des défis entre eux et ainsi créer du lien entre les membres d’une même équipe. Cette initiative vient également compléter la campagne « Bouger Bouger c’est la clé » de lutte contre la sédentarité, déployée sur l’année universitaire 2024-2025. »
Deux autres vélos-batteries seront transformés au cours de l’automne 2025. Pour célébrer l’arrivée de ces trois équipements au sein de la communauté UBO, un challenge sportif « Je dis vert » sera lancé en février 2026 à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver, offrant à l’ensemble des personnels, étudiantes et étudiants l’opportunité de se défouler et de se défier sportivement !
« Ces vélos-batteries sont des maillons supplémentaires de la vie de campus, faite par et pour toute la communauté universitaire. » conclut Nelly Kervarec.


Une conception durable et économe
Laurent Marchal, FabLab manager, nous en dit plus sur ce premier vélo-batterie conçu et fabriqué à l’UBO Open Factory.
Peux-tu nous décrire le vélo-batterie ?

Laurent Marchal : Le vélo-batterie est similaire à un vélo classique, à la différence des roues : il n’y a pas de roue avant et, au lieu de toucher le sol, la roue arrière est couplée à un moteur qui alimente tout le reste du système, comme un home-trainer. Il fonctionne donc sans batterie.
Une tablette en bois posée sur le guidon du vélo permet de poser et connecter un téléphone, ou une tablette numérique, pour recharger son appareil en pédalant. Un afficheur bleu et blanc donne au cycliste 4 informations :
- Le temps qu’il a passé à pédaler
- Le nombre de kilomètres parcourus
- La puissance instantanée qu’il fournit
- La puissance totale qu’il a produite
A l’occasion du futur challenge, une borne sera placée devant le vélo-batterie. Cette borne indiquera :
- La puissance instantanée produite, illustrée par une échelle de leds. Lorsqu’une led verte s’allumera, cela indiquera quel équipement électroménager pourrait être allumé s’il était branché sur le vélo-batterie (moyennant certaines adaptations). Par exemple, il faudrait produire environ 160 watts pour alimenter une machine à expresso.
- Le nombre de kilomètres total parcourus et la puissance totale produite par tous les cyclistes qui se seront relayés sur le vélo-batterie depuis le début du challenge.
Ces valeurs pourront être remises à zéro pour commencer un autre challenge.
De quels matériaux est composé ce vélo-batterie ?
LM : Ce vélo-batterie a été construit à partir d’un mélange de matériaux recyclés et neufs : un vélo recyclé, des morceaux de cornières électriques recyclées, du bois contreplaqué et de l’électronique neufs. Le bois contreplaqué a été acheté en grande distribution, une alternative possible serait l’utilisation de bois recyclé provenant de palettes avec la contrainte d’un délai de construction plus important : démonter les palettes, poncer et raboter le bois, faire des assemblages pour assurer la rigidité de l’ensemble.
Combien de temps a nécessité la construction ?
LM : Ce prototype a nécessité environ 75 heures de travail, entre le développement, les tâtonnements (adaptation du système électrique au vélo), le prototypage des carénages et la création des designs. J’estime que 50 heures ont été nécessaires au prototypage et 25 heures à sa construction réelle. Nous avons été deux à nous relayer pour ce travail mais maintenant que ce prototype est validé, une seule personne suffit.
Quelle puissance permet de produire le vélo-batterie ?
LM : Le moteur couplé à la roue arrière a une puissance théorique de 240 Watts. Pour générer cette puissance, il faut pédaler vite et fort, ce qui suppose un effort physique assez conséquent. À titre de comparaison, en pédalant normalement, ce qui correspond à faire du vélo sur une route plate, sans vent à allure modérée (entre 10 et 15 km/h), le vélo fournit entre 50 et 100W.
Ce vélo-batterie possède-t-il des vitesses ?
LM : À la place des vitesses, ce vélo-batterie propose deux modes : un mode « Cool Raoul » et un mode « Turbo mollets ». Le mode “Cool Raoul” est accessible à tout le monde, il n’est pas utile de pédaler trop vite, le téléphone ne se chargera pas plus vite. Le mode “Turbo mollets” est plus difficile et fera transpirer un peu plus le ou la cycliste. Il faudra fournir deux fois plus de puissance pour conserver une cadence de pédalage identique au mode « Cool Raoul ».
Combien de temps faut-il pour charger un smartphone ?
LM : Avec le vélo-batterie, il faudra autant de temps qu’avec un chargeur de téléphone branché sur secteur. La durée de chargement dépend du niveau de décharge du téléphone, de sa batterie et du système qui contrôle la charge de celle-ci. Cela peut varier mais pour passer de 20 à 100%, on peut estimer qu’il faudra entre 1h et 3h selon les téléphones.
