Yannick, doctorant en 1ere année de physique médicale

Après avoir obtenu un bac S, j’ai poursuivi mes études en DTS imagerie médicale et radiologie thérapeutique au lycée la croix rouge à Brest. N’ayant pas le souhait d’effectuer des études longues à l’époque, cette formation était très appropriée : d’un côté une formation théorique en biologie, physiologie et physique des rayonnements, et d’un côté pratique avec des stages en milieu hospitalier. Au final j’ai pu découvrir un métier paramédical très intéressant.

Toutefois, durant les trois ans de formation, je me suis rendu compte que je préférais la physique à la biologie et je ne me voyais pas faire ce métier durant 40 ans. J’ai donc poursuivi mes études en Master de Physique et technologies des rayonnements à Clermont Ferrant. Ce changement était assez brut et pour aider ceux ne provenant pas d’une filière « conventionnelle », j’ai eu des cours dit d’harmonisation en physique, électronique, mathématiques et informatique. Finalement, venir d’une formation professionnalisante ne s’est avéré en aucun cas pénalisant. Chaque année du master se déroule en deux semestres : un semestre théorique avec des cours de septembre à février et un semestre pratique de 5 à 6 mois en stage en laboratoire ou en entreprise. Pour ma part j’ai choisi en M1 un stage en laboratoire et en M2 un stage dans un service de radiothérapie d’une clinique privée.

Ensuite pour mieux me spécialiser, j’ai refait un M2 physique médicale à Lyon. Ce Master Recherche m’a permis d’améliorer mes connaissances dans ce domaine et j’ai eu la chance d’effectuer un stage au centre de recherche en oncologie de Québec.
Finalement sur mes 6 ans d’étude, j’ai eu 3 ans de cours et 3 ans de stage. Changer de filière n’est pas forcément simple (refaire des maths quand on en n’a plus fait depuis 3 ans c’est déroutant) mais ce n’est pas impossible. Bien que mon parcours ne soit pas conventionnel, il avait l’avantage d’avoir des diplômes professionnalisants me permettant de travailler tout de suite après.

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Mélanie, docteur en biologie marine

Quand j’étais adolescente, il y a deux métiers que je voulais faire : archéologue ou biologiste.
L’archéologie a toujours été un domaine qui me passionne (encore aujourd’hui) pour l’excitation de trouver des objets historiques et le fait de vivre une vie aventurière à la « Indiana Jones ». D’un autre côté, j’ai toujours été bonne en sciences naturelles, j’adorais travailler à la paillasse lors des séances de travaux pratiques et je m’imaginais bien dans le futur trouver des remèdes contre les maladies.

A première vue, cela m’amenait à choisir deux voies complètement différentes au lycée : une voie plutôt littéraire à cause des connaissances en histoire nécessaires pour être archéologue et une voie scientifique pour être biologiste. Après avoir discuté avec mes profs de biologie et d’histoire en seconde, ils m’ont dit que la voie scientifique me permettrait de faire les deux ensuite. J’ai donc fait une première S que j’ai redoublée car j’étais bonne en biologie et en chimie mais pas en maths et en physique. J’aurais pu faire une terminale L car j’étais bonne dans les matières littéraires mais j’ai préféré persévérer dans la voie scientifique qui me donnait plus de choix par la suite.
Finalement, j’ai eu mon bac S spécialité SVT et avant de choisir la suite de mon parcours, j’ai été rencontrer des archéologues travaillant à l’université de Rennes 2 (Lettres, sciences humaines et sociales) pour me faire une idée des débouchés. Ces derniers m’ont dit qu’archéologue était un métier passionnant mais qu’il y avait très peu de postes une fois un diplôme universitaire bac+5 en poche. Du coup, je me suis dit qu’il était risqué de faire cinq ans d’étude pour finalement ne peut-être rien avoir au bout et pouvoir difficilement se reconvertir de par la spécificité du parcours « archéologie ».
Par contre, faire un parcours scientifique en biologie à l’Université me donnait l’opportunité par la suite de pouvoir à la fois travailler en tant que biologiste dans un laboratoire de recherche et/ou en collaboration avec des archéologues (par exemple identifier des espèces fossiles animales ou végétales).

J’ai donc décidé de suivre un parcours en biologie à l’Université de Rennes 1. J’ai choisi un parcours universitaire car premièrement c’est la voie privilégiée pour devenir chercheur (Master + Doctorat) et deuxièmement pour la liberté qu’offre ce genre d’études (pas de contrôles sans arrêt, travail en autonomie, pas d’obligations d’assister aux cours (enfin faut quand même en suivre un minimum pour avoir son diplôme !)). Ainsi j’ai d’abord fait un Deug Sciences de la Vie (Bac+2) qui m’a permis de voir que disséquer des animaux n’était pas mon truc et que je préférais sans aucun doute étudier les plantes. J’ai donc fait une Licence Sciences végétales (Bac +3) puis un Master 1 professionnel Sciences agronomiques et agro-alimentaires co-habilité avec une école d’ingénieur (ENSAR).
A ce stade de mon parcours, j’avais décidé de suivre une voie professionnalisante (Master 1 et Master 2 professionnel conduisant à un statut d’ingénieur d’étude par opposition à Master 1 et Master 2 recherche conduisant au doctorat et au statut d’ingénieur de recherche) pour pouvoir m’insérer rapidement sur le marché du travail (un peu marre des études !). Cependant, lors de mon Master 1, j’ai fait un stage à l’INRA qui m’a permis de rencontrer des doctorants et m’a donné envie de faire une thèse, ce que je ne voulais pas au départ.
J’ai donc fait un Master 2 recherche pendant lequel j’ai fait 6 mois de stage au Laboratoire d’Ecophysiologie et de Biotechnologie des Halophytes et des Algues Marines (LEBHAM) à Brest. J’ai alors réalisé une thèse dans ce même laboratoire de 2007 à 2011 qui a porté sur l’étude des végétaux marins et sur leurs potentialités en tant que sources de nouvelles molécules pouvant être utilisées en santé humaine ou en cosmétologie.

Je continue actuellement en post-doctorat des travaux de recherche sur les mêmes thématiques et j’espère pourquoi pas trouver un jour la plante qui guérira du cancer ou qui empêchera le vieillissement !

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David, doctorant en optique laser

Mon parcours est très classique : Licence, Master, Doctorat. Encore faut-il déjà savoir que l’on veut faire de la recherche !

C’est en seconde que j’ai commencé à envisager de faire des sciences naturelles mon métier. Par une rencontre tout à fait fortuite, puisqu’il s’agissait d’une simple publicité au dos de la couverture d’un magazine d’orientation. On y voyait (dans des couleurs attrayantes, ça reste une publicité) un homme en blouse blanche travaillant – si mes souvenirs sont bons, ou du moins ai-je supposé – dans un laboratoire de virologie. C’était à une époque où l’on parlait beaucoup des thérapies du futur, et notamment d’un possible vaccin contre le VIH ; j’espérais qu’il soit trouvé le plus tôt possible, bien sûr, mais je me suis quand même dit : « Pourquoi je n’apporterais pas une solution à ce problème ? ».
J’ai mis jusqu’à ma terminale pour me rendre compte que la biologie, malgré tout l’intérêt que je lui porte, n’est pas mon domaine de prédilection. Par ailleurs, j’en avais assez d’entendre le monde dire « La Physique, c’est dur et ça ne sert à rien ». Comme je suis contrariant, Bac S en poche en 2005, je me suis inscrit en première année de Licence de Physique-Chimie à l’UBO, suivi d’un parcours en Licence de Physique, diplôme que j’ai obtenu en 2008. Malgré mon dossier, une classe prépa’ ne me disait rien du tout. Si c’était pour retomber dans une logique cours+exo+contrôle, comme une suite du lycée, non merci ! Je tiens à ma liberté. Concernant mon choix de la Physique, je voulais avant tout prouver une chose : la Physique et de manière générale la Science, a encore énormément de choses à nous apporter, à nous apprendre et pourrait amener à changer le comportement des Hommes dans le futur.
Mais pas de méprises : j’ai toujours aimé la Physique ; ce n’est pas un choix par pure contestation. J’ai par ailleurs eu la chance de poursuivre mon cursus par une 1ère année de Master au Québec, dans une ville nommée Sherbrooke. Ils ont là-bas une université extraordinaire, un petit mélange de culture franco-américaine pas désagréable. Cette année a joué le rôle de révélateur, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. J’ai rencontré là-bas un professeur passionné d’Optique, et malgré une formation plutôt riche et bien menée dans ce domaine à Brest, j’ai eu grâce à lui un déclic : si je dois faire de la recherche, ce sera dans un domaine qui utilise les propriétés de la lumière.
Mon stage de fin d’année, effectué au centre hospitalier universitaire de Fleurimont, à Sherbrooke, m’a permis de m’émanciper et de découvrir le monde de la recherche de pointe. C’était tout vu : je ferai une thèse après ma deuxième année de Master !
Cette deuxième année s’est passée à Brest. Une année exigeante, très riche, finissant sur un stage fantastique m’amenant en douceur sur mon actuel travail de thèse : le développement d’un type particulier de microscopie, la microscopie biphotonique, et la recherche de nouvelles applications dans les domaines de la biologie et de la santé. Comme quoi, on peut toujours retomber sur ses premières amours !

Anecdote en passant ; j’ai toujours été un très bon élève, plutôt en haut du panier en termes de note. Pourtant, ma première note en Physique (c’était de l’électricité… brrrr…) m’a valu un magnifique 9/20. En bataillant un peu, on arrive toujours à trouver sa voie !

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Kévin, doctorant en sciences des matériaux

J’ai obtenu mon bac scientifique au lycée de Kérichen à Brest en 2006.
Je voulais faire la fac de sport (STAPS) depuis mon entrée au collège, mais je me suis blessé à la fin de ma première terminale et je n’ai pas eu mon bac. J’aimais voir de nouvelles choses mais pas les apprendre. Lors de ma seconde terminale, toujours blessé, j’ai envisagé 3 options différentes sans être enthousiaste.
Ces 3 formations étaient :
– DUT Hygiène Sécurité Environnement à Lorient
– DUT Mesures Physiques à Lannion
– DUT Génie Biologique options Génie de l’environnement à Brest

Avant ces choix, on m’a précisé que, comme je ne savais pas quoi faire, il fallait que je choisisse une formation permettant de sortir avec un diplôme à la fin et assez généraliste.

Au final, je n’ai été pris que pour le DUT Mesures Physiques à Lannion, formation que m’avait conseillée mon prof de physique-chimie. Je précise que mon dossier était loin d’être celui du premier de la classe, j’étais un élève moyen. J’ai donc eu la chance d’être pris dans un IUT.
Le DUT Mesures Physiques m’a permis de découvrir les joies de la vie étudiante mais aussi le travail à fournir pour réussir. Cette formation m’a aussi rendu plus enthousiaste vis-à-vis des études. On y travaillait la science de manière théorique mais complétée par beaucoup de pratique.

A la fin de ma seconde année, j’ai effectué un stage de 3 mois à Turin (Italie) dans un institut de recherche. Ce séjour a été le déclencheur de mon projet professionnel : je voulais faire de la recherche.
A la fin de l’IUT, on doit choisir soit : d’aller travailler, soit de continuer les études (universités, écoles d’ingénieurs, …). Mon dossier n’étant toujours pas dans les premiers, j’ai postulé à deux formations à Lorient. Comme premier choix, la licence énergétique et en second, la licence Polymères et Composites. J’ai été retenu en licence Polymères et Composites.

A la fin de la licence, j’ai réalisé un stage de 3 mois à Brest dans l’Equipe Rhéologie du Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux de Bretagne. Ce stage a confirmé mon envie de faire de la recherche et donc de continuer mes études.
Après, j’ai intégré le master Eco-Conception Polymères et Composites à Lorient, suite logique de la licence. A la fin du master 1, je suis parti 3 mois en stage de recherche à Athlone (Irlande).
En master 2, le second semestre était réservé à un stage de 5 mois que j’ai, à nouveau, effectué dans l’Equipe Rhéologie du LIMATB à Brest.

Durant le stage de master 2, j’ai postulé à différentes offres de thèse mais mon dossier, encore une fois, n’était pas dans les meilleurs. J’ai dû faire mes preuves lors de mon stage et montrer une motivation sans faille pour pouvoir obtenir le sujet de thèse qui m’intéressait.

A présent, je suis doctorant dans l’Equipe Rhéologie du LIMATB et je travaille sur la rhéologie d’hydrogels naturels (matériaux absorbants) chargés par des nano-bâtonnets de cellulose.

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Antoine, doctorant en chimie marine

Dès mes 14 ans, d’après un projet professionnel fait en 4ème avec la prof principale, je voulais être hydrobiologiste apparemment.

Finalement, après un bac S spécialité SVT, je décide contre l’avis de mes professeurs du lycée d’intégrer l’université. Le besoin de liberté et le rythme de travail en prépa m’ont convaincu que ce n’était pas ma voie.

Je fais à l’université un DEUG SV option Chimie. Ce DEUG avait l’avantage d’avoir 50% de biologie générale et 50% de chimie théorique ce qui permet d’avoir des compétences dans les deux domaines. J’en profite en intégrant la licence de biologie des organismes de Rennes (tournée Éthologie, évolution et adaptations des organismes) puis une licence de biologie des organismes de Brest (plus tournée environnement marin), et enfin une licence de chimie à Brest.

Le choix de faire différentes licences peut pleinement se justifier par l’étude de domaines situés à l’interface entre chimie et biologie. En effet, comment classer la biochimie, la chimie marine ? Les deux domaines sont nécessairement composés de notions de chimie et de biologie. Ces formations seront d’une très grande aide pour intégrer un Master de chimie marine qui nécessite quelques pré-requis en maths, physique, physiologie des organismes et en chimie.

Cette omniprésence de diverses disciplines autour d’un thème commun se retrouve également dans le sujet de thèse évoqué dans la vidéo.

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